Pourquoi favoriser l'entrepreneuriat des sourd-es ?
Pendant toute ma formation, j'ai soutenu un projet initié par Sign'Agora : trouver des solutions pour améliorer l'entrepreneuriat des sourd-es. Ce projet part d'un double constat :
La communauté sourde signante témoigne d'un fort taux de chômage, et cette impression est validée par l'étude de la DRESS qui évoque 50 % seulement d'actifs occupés pour les sourds sévères et profonds (référence DREES). Les arguments avancés sont toujours les mêmes : C'est compliqué d'intégrer dans une équipe entendante non signante une personne sourde qui ne communique pas oralement, la communication écrite étant toujours limitée, la personne sourde salariée se retrouve vite isolée. Face à cette impasse, la communauté ne peut donc plus qu'espérer survivre avec les allocations sociales, ou créer elle même ses propres postes de travail, ses propres entreprises.
Les personnes sourdes font quotidiennement l'expérience de situations d'inaccessibilité, en tant que consommateurs-trices, parents d'élèves, citoyen-nes, patient-es... Dix ans après, on est encore loin des objectifs visés par la loi de 2005. Je crois profondément que notre société ne pourra efficacement s'adapter à la communauté sourde qu'en utilisant les savoirs faire communautaires. Il faut des professionnel-les sourd-es dans tous les domaines, y compris des entrepreneur-es.
