Ce devait être une célébration religieuse festive. A l’arrivée, il y a des dizaines de morts… Plusieurs milliers de personnes s‘étaient dirigées dimanche matin vers un lac sacré pour assister à la cérémonie de l’Irreecha, qui marque la fin de la saison des pluies. Là , de nombreux participants ont réalisé ce fameux geste devenu le symbole de la contestation de l’ethnie des Oromo, qui accuse les autorités éthiopiennes de tenir tous les leviers du pouvoir : les bras croisés au-dessus de la tête comme s’ils étaient ligotés.
Des manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles sur les forces de sécurité, qui ont riposté : d’abord à coups de bâton, puis avec des gaz lacrymogènes. Il y a eu un mouvement de panique. Plusieurs dizaines de personnes sont tombées les unes sur les autres dans un fossé. Le bilan est incertain. Seule certitude : il y a des dizaines de morts.
L’Ethiopie connaît depuis près d’un an un mouvement de contestation de la part des ethnies oromo et amhara, qui représentent 60% de la population et ne se sentent pas considérées par le gouvernement central. Il a été popularisé en août 2016 par le marathonien Feyisa Lilesa aux Jeux olympiques de Rio, lorsque l’athlète éthiopien a franchi la ligne d’arrivée les bras croisés au-dessus de la tête.