La plupart des plaisanciers connaissent cette angoisse. Une fois l’ancre jetée pour passer la nuit ou atteindre la terre ferme, une question persiste : le bateau est-il bien amarré ? Et si la mer se lève, risque-t-il de dériver vers les rochers ? C'est pour apaiser toutes ces inquiétudes que deux jeunes ingénieurs marseillais, Louis Bridlance et Émile Raison, ont imaginé Morphée, une bouée connectée qui pourrait réellement sauver des vies.
Tout commence une nuit d’été, au large des côtes italiennes. Louis et Émile, deux étudiants de Centrale Marseille spécialisés en génie maritime et en analyse de données, passent la nuit à bord de leur bateau, en proie à une mer agitée. Une nuit tendue, marquée par la crainte de dériver et de heurter les rochers, ce qui a bien failli arriver à ces ingénieurs.
De retour à Marseille, les deux amis en sont convaincus : leur projet de fin d’études sera dédié à trouver une solution. « « Ce voyage nous a profondément marqués. La première chose que nous avons faite en rentrant, c’est de rechercher un système pour prévenir ce type de situation », explique Louis. « Mais aucune solution viable n'existait sur le marché, nous nous sommes donc rapidement mis au travail. » Trois années de recherche et de développement seront nécessaires pour concevoir une version sophistiquée de Morphée, intégrant des capteurs de pointe et un algorithme de calcul de dérive, capable de détecter le moindre mouvement suspect.
Le concept est simple : Morphée se fixe à proximité de l’ancre à l'aide d'un câble enrouleur. Une fois immergée, elle établit une connexion GPS, renforcée par plusieurs capteurs. L’algorithme analyse les données en temps réel, avec une précision de quelques centimètres. En cas de dérive anormale, une alarme retentit dans la cabine et une alerte par SMS est envoyée au propriétaire du bateau, l'informant ainsi du risque imminent.
Cette solution novatrice séduit de plus en plus de plaisanciers. Depuis son lancement, les ventes de Morphée sont en constante augmentation. « Pour l’instant, nous n’avons reçu aucun retour négatif », se réjouit Émile. Dans ce secteur, l'absence de nouvelles est effectivement un bon signe.
Le dispositif est commercialisé entre 1 100 et 1 300 euros, selon le modèle, un investissement raisonnable pour les amateurs de plaisance, un loisir souvent onéreux où la sécurité demeure une priorité.
