L’obésité reste une maladie complexe, encore largement mal comprise. En sortir ne relève pas d’un simple effort de volonté : on ne souffre pas d’obésité par fainéantise ou par manque de motivation. Il s’agit d’une pathologie chronique, reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé, qui résulte de multiples facteurs : biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux.
En tant que médecin généraliste, je vois trop souvent des patients rongés par la culpabilité, convaincus que leur poids est uniquement de leur responsabilité. Cette vision est non seulement injuste, mais aussi contre-productive.
On sait pourtant que l’obésité est liée à de nombreuses complications médicales : diabète de type 2, apnée du sommeil, maladies cardiovasculaires, douleurs articulaires, et même certains cancers. On en compte aujourd’hui 19 au total.
Changer les mentalités est indispensable. Le corps médical a un rôle clé à jouer : il est temps d’abandonner les discours moralisateurs pour adopter une approche plus humaine, mieux informée. Réduire la prise en charge de l’obésité à un simple “mangez moins, bougez plus” ne suffit pas. Comprendre qu’on parle d’une maladie, c’est déjà avancer. Et comme toute maladie, elle mérite un diagnostic, un accompagnement, un traitement — dans le respect et sans jugement.
