Imaginez un peu... La dernière fois que l'OM avait battu le PSG en Ligue 1 au Vélodrome, Nicolas Sarkozy, grand fan du club parisien, était encore président de la République. Son écurie fétiche venait tout juste d'être rachetée par le Qatar, Souleymane Diawara, Lucho Gonzalez et Stéphane Mbia jouaient encore au football, le Vélodrome n'était couvert qu'en Jean-Bouin et Pablo Longoria n'avait que 25 ans.
Buteur ce lundi soir (quand bien même la réalisation sera peut-être attribuée à Marquinhos contre son camp) et bientôt trentenaire, Nayef Aguerd n'était qu'un adolescent arpentant les bancs du collège au Maroc. C'est dire si ça remonte ! C'était le 27 novembre 2011 (3-0). Une éternité pour les supporters olympiens, trop longtemps privés de sensations fortes face au rival de la capitale. Il y eut bien sûr le succès (2-1) et la fameuse patate de Ruslan Malinovskyi en 8e de finale de coupe de France en février 2023. Mais le championnat, c'est autre chose. Et l'avantage, c'est qu'il n'y a pas Annecy derrière pour faire oublier l'exploit, comme il y a deux ans.
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Les mauvaises langues diront que ce lundi, l'équipe de Luis Enrique était privée d'Ousmane Dembélé et Désiré Doué, deux des meilleurs joueurs du monde. C'est vrai. Et il manquait aussi Bradley Barcola et João Neves. Les mêmes pisse-froid rappellent souvent que lorsque la troupe d'André Villas-Boas a ramené les trois points du Parc des Princes, en septembre 2020, la bande à l'insupportable Neymar se remettait tout juste du Covid. Ce qui est vrai aussi. Mais oublions...
Le ritiro annulé
Qu'importe le contexte, gagner un Clasico n'a absolument rien d'anodin. Cela marque les esprits et forge des légendes, d'autant plus lorsque ce succès intervient au terme d'un week-end à rebondissements, qui a vu le match être décalé de 24 heures - à juste titre - par le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, en raison de la puissance des intempéries en Provence. Les polémiques sur la date de reprogrammation, le même soir que la cérémonie du Ballon d'Or, sont déjà oubliées, et dans la cité phocéenne, on ne retient qu'une chose : l'émotion. Et quels frissons ! Il fallait voir Geronimo Rulli et ses compères communier avec le public au coup de sifflet final, alors que les Parisiens tentaient de gâcher à la fête en les provoquant au centre du terrain (un attroupement s'est formé mais la tension est vite retombée).
Le groupe de "RDZ" devait partir en stage de cohésion à Rome cette semaine, afin de mieux se connaître et de préparer le déplacement de vendredi à Strasbourg. Il n'ira finalement pas, en raison d'un timing trop serré. En avait-il réellement besoin, quand on voit la performance XXL réalisée en ce lundi 22 septembre ? Un OM du tonnerre a enflammé le Vélodrome et cela faisait vraiment plaisir à voir !