Simone Signoret : monstre sacré ou sacré monstre ? Il y a 40 ans, disparaissait la comédienne. L’occasion de la sortie d’un film de Diane Kurys sur le couple Montand-Signoret et de la publication d’un très beau livre de Nicolas d’Estienne d’Orves : "Simone Signoret, histoire d’un amour".
L’écrivain a choisi de s’éloigner du modèle de la biographie traditionnelle pour adopter la forme d’un journal intime romancé, comme il l’avait déjà fait avec Arletty. Fidèle à son goût pour les personnalités indomptables, il revendique avec malice son attrait pour "les grandes emmerdeuses".
Figure majeure du cinéma d’après-guerre, rare Française couronnée d’un Oscar et intellectuelle engagée, l’actrice de "Casque d’or" apparaît ici sous un jour contrasté. Nicolas d’Estienne d’Orves explore les zones d’ombre d’une légende : marxiste de salon prête à suivre Montand en URSS un an après l’écrasement sanglant de Budapest par les chars soviétique, personnalité ombrageuse, parfois dure, voire inhumaine, épouse fascinée par un mari volage, violent, brutal, égoïste - un "sale type" assumé.
Nicolas d’Estienne d’Orves lève ainsi le voile sur la véritable personnalité de Simone Signoret, mélange de grandeur et de failles, de combats et de terribles contradictions.